Essais

La Figure du dehors

Le Livre

1982 / 2014

Essai
21 x 14,8 cm
231 pages
Livre broché
ISBN 978-2-36054-8139-3
Réédition
Éditions Le mot et le reste, Marseille

Cartographie initiale, initiatrice, La Figure du dehors dessine les premiers itinéraires du nomadisme  intellectuel de Kenneth White. Cheminant entre poésie et philosophie, culture celte et pensée asiatique, il rencontre d’autres voyageurs, aussi désireux que lui d’ouvrir le monde : Rimbaud, Segalen, Pound, Bashô, Thoreau, Nietzsche, compagnons de route essentiels.
À partir de cet acte primordial, sortir des codes et des routines, revenir au paysage premier, il développe un programme, un « projet poétique fondamental » qui rend à la notion d’espace toute sa place. À une époque où la pensée semble sans élan, l’itinéraire tracé ici est à la fois une recherche et une résistance.

Présentation de l’éditeur.

Extrait

Dans le paysage culturel d’aujourd’hui, de plus en plus aplati, un livre tel que La Figure du dehors apparaîtra comme une roche erratique, voire comme un bolide surgi de l’espace interstellaire. Les propositions de ce livre présentent toujours, trente ans après sa première publication, la pointe du possible. Mais les « pointes » disparaissent de l’espace public, toute la place étant occupée par une épaisse sociologie entourée comme « supplément d’âme » par une frange de rêves creux.
C’est que la France, où j’avais choisi de situer mon travail, est en passe d’atteindre le stade culturel abyssal auquel j’avais voulu échapper en quittant la Grande-Bretagne il y a une quarantaine d’années. Si je dis « en passe de », c’est qu’il reste, heureusement, quelques poches de résistance, quelques foyers de transcendance. C’est avec ceux-là que je continue à travailler : en tant que résistant culturel et nomade intellectuel.
Nomade intellectuel ?
C’est l’intellectuel nomade. C’est-à-dire ni l’intellectuel platonicien idéaliste, ni l’intellectuel engagé sartrien, ni, nouvel avatar, l’intellectuel médiatique qui commente à la petite semaine des événements socio-politiques ressemblant de plus en plus à des épisodes de vaudeville. Le nomade intellectuel, lui, traverse territoires et cultures afin d’ouvrir un espace mondial plus clair, plus vif, plus inspirant que l’« état de culture » évoqué plus haut, répandu d’abord par les maîtres mondocides du marketing.

Préface de l’auteur [extrait]

Revue de presse

Si l’œuvre de White a déjà, à cette époque, montré par les poèmes et les récits à quoi pourraient ressembler ‘une vision esthétique du monde’ et ‘une poésie du cosmos’, le rôle des essais sera d’explorer le ‘champ épistémologique’, de faire comprendre qu’un projet d’ensemble se dessine qui ne laisse aucun domaine de côté, d’en montrer le cheminement et jamais l’aboutissement, afin d’être dans l’ouverture et le passage pour les années qui viennent et pour ceux qui suivront. Cela passe par un retour à la poésie comme aventure de la pensée. Une poésie qui ne signifie pas « un retour à la poésie intimiste, mais un renouveau d’intérêt pour la grande poésie, ou mieux, car la ‘grandeur’ peut être encombrante, pour la poésie du dehors, qui est rare et exige un effort d’ouverture d’esprit et de concentration que peu d’entre nous, jusqu’à nouvel ordre (…) sont enclins à fournir. » C’est dans La Figure du dehors que débute l’exploration whitienne des précurseurs en une relecture panoptique de la culture mondiale dans les deux directions celte et orientale – selon la dénomination encore employée à ce moment-là.

Régis Poulet, « Pour une poétique de plein air et de haut vol — une relecture de la Figure du dehors« , La Revue des ressources (Extrait).

Première édition poche, 1982.

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