POÉSIE
Atlantica
Traduction Marie-Claude White
Le Livre
1986
Poèmes, édition bilingue
21 x 12 cm
240 pages
Livre broché
ISBN 978-2246374114
Éditions Grasset, Paris
Deux localités (lieux de présence et de projection) : les Pyrénées occidentales et le promontoire armoricain. En prolongement de ces deux points focaux, quelques itinéraires, quelques passages réels et imaginaires à travers ce que les vieilles cartes appellent {oceanus atlanticus occidentalis}, ou bien encore {la mer extérieure}. Le but : une terre neuve », une géopoétique de l’esprit, une aire de reconnaissance et de respiration. »
Présentation de l’éditeur.
Extrait
AU PAYS DE LA MER ET DES PINS
1.
Méditer n’est pas se momifier
c’est le mouvement vif
qui éveille l’esprit
ces vagues
qui se croisent et se brisent
dans cette aube qui point
voilà
le parfait zazen
2.
Ici
sur la plage blanche
rien d’autre dans mon sac
qu’un carnet sans notes
« D’accord, on sait que tu as étudié
mais qu’as-tu VU ? »
— Shoji à Hakuin —
attendant et observant
Extrait, p. 35
Lire également, en ligne, Scotia deserta.
Revue de presse
Sous-titré ‘Mouvements et méditations’, ce recueil semble poursuivre l’exploration de l’espace que les Grecs situaient avec une certaine crainte au-delà des colonnes d’Hercule : l’Océan atlantique. Kenneth White s’est aventuré dans cette autre immensité qui posait problème aux Grecs : l’Asie. Bien qu’elle ne soit pas absente d’Atlantica, le centre de gravité s’est déplacé vers l’ouest, jusqu’à l’Extrême-Occident, marge aux voyageurs intrépides. Et c’est essentiellement depuis ses promontoires et ses rivages que le poète médite sur le destin des êtres rencontrés dans le Dehors ou dans des livres. Trois parties composent cette œuvre : « Méditations pyrénéennes », « Le mouvement atlantique » et « La maison des marées ». Vingt longs poèmes dont certains sont majeurs. Elles suivent le cours de la vie de l’auteur qui vécut dans le Sud-Ouest pendant dix-sept années avant de s’installer sur la côte nord de Bretagne jusqu’à la fin de ses jours. Des trois parties, c’est encore la première qui est la plus infuse d’Asie. « La Vallée des bouleaux », premier poème, réunit explicitement l’Europe et l’Asie en un vaste espace eurasiatique où se distingue plus particulièrement la ‘civilisation du bouleau’. Il relie Atlantica à Mahamudra puisque Kenneth White explique en fin de l’ouvrage qu’il s’est aperçu deux ans après avoir écrit ce poème que ‘Vallée-des-bouleaux’ était le nom du monastère de Marpa-le-traducteur de textes tantriques…
Régis Poulet