Récits

L’Écosse avec Kenneth White

Traduction Marie-Claude White

Le Livre

1980 / 1988

Récit / Guide
19 x 12,6 cm
192 pages
Livre broché
ISBN 978-2082023047
Première édition : Flammarion, 1980
Éditions Arthaud, Paris, 1988

AVANT-PROPOS A LA NOUVELLE ÉDITION

Depuis la première parution de ce petit livre en 1980, on m’a écrit souvent à son propos pour me dire que, tout en véhiculant beaucoup d’informations utiles pour le voyageur « ès costes d’Ouest » (pour citer un vieux texte français), il était bien plus qu’un guide. Je voudrais bien le croire. Car, en l’écrivant, en suivant ces pistes de la mémoire et de l’expérience, j’avais l’impression non seulement de reprendre contact (physiquement, mentalement, émotivement) avec mon pays natal, mais de pénétrer dans quelque chose comme une poésie du monde. Si cette impression souffle à travers ces pages, tant mieux.

Au seuil de la nouvelle édition de cet ouvrage franco-écossais, je tiens, comme pour la précédente, à exprimer ma dette envers Marie-Claude White, sans laquelle il n’existerait peut-être pas, et sûrement pas sous sa forme actuelle. Je ne parle pas seulement des photographies qui accompagnent le texte, mais d’une collaboration bien plus étroite, sur le terrain et autour de la table de travail.

K. W.

Extrait

L’Écosse

Au XIXe siècle, les yeux de l’Europe étaient tournés vers l’Écosse, qui paraissait le pays romantique par excellence : à cause de ses paysages sauvages et grandioses, à cause de sa culture archaïque. C’est pourtant cette Écosse de rêve qui allait voir, théoriquement et pratiquement, la naissance de la révolution capitaliste industrielle. L’image romantique s’efface devant la fumée des fabriques, le bruit des machines et le discours économique. Ce n’est qu’une des contradictions qui font la complexe réalité écossaise et que Kenneth White s’efforce de mettre en lumière, en y puisant les éléments d’un discours nouveau, avec des images plus vraies. Cette recherche de la réalité profonde de l’Écosse se fait en suivant les chemins du pays, du sud au nord, et de l’est à l’ouest, à travers des villes, des bourgades et des espaces déserts. En s’arrêtant à chaque fois devant le signe : une pierre, un nom, un livre qui va permettre d’ouvrir tout un champ d’investigation. Qui était plus qualifié que Kenneth White pour guetter ces signes, suivre ce genre d’itinéraire et ouvrir ces champs ? Le résultat est un livre de vie, à la fois très précis et très erratique, où la pensée reste près de la sève des choses, où la poésie ne se sépare pas du fait brut, où les considérations historiques, culturelles, psychologiques sont présentées avec une très grande clarté, et beaucoup d’humour.

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