Récits

Les Cygnes sauvages

Le Livre

2013

Récit
21 x 14,8 cm
114 pages
Livre broché
ISBN 9782360540884
Éditions Les mots et le reste, Marseille

Dans Les Cygnes sauvages, Kenneth White nous conte le récit d’un voyage qu’il effectua pour atteindre le Nord rugueux et sauvage du Japon : Hokkaidô, ses ports et ses montagnes. Point de départ : Tokyo, la ville tentaculaire. Après quelques jours passés à s’imprégner des signes de cette ville chaotique, l’auteur part pour le nord. Accompagné de Bashô, poète japonais du XVIIe siècle initié au zen, qui fit aussi route vers le nord, il remonte peu à peu l’île principale de Honshû, s’enfonce dans l’arrière-pays, franchit le détroit de Tsugaru, arrive à Hokkaidô, cette terre que les Japonais ont conquise sur les Aïnous, un peuple de pêcheurs et de chasseurs implanté au nord du Japon et à l’est de la Russie, et où, chaque année, des cygnes sauvages migrent depuis la Sibérie. Dans un registre unique alliant expérience physique, poésie dynamique, pensée vive, le texte rapide et à niveaux multiples de White est plus qu’un livre de voyage, c’est un livre qui ouvre un espace de vie profond et intense.

Présentation de l’éditeur.

Revue de Presse

Qu’est-ce qui pousse l’homme à se mettre en route ? Quel désir l’encourage à marcher dans le vent et la lumière ? Pour quel matin du monde ? Par un bel après-midi de septembre, Kenneth White quitte sa côte bretonne : il veut arpenter le Japon ; il veut gagner Hokkaidô et voir le vol des cygnes sauvages venus de Sibérie pour hiberner au milieu des lacs ; il veut suivre les traces du poète Bashô qui s’aventura dans le Nord et composa, à l’écoute du silence, sa très belle Sente étroite du Bout-du-Monde. Après quelques jours passés à Tokyo, une ville à la poésie secrète et compliquée, l’auteur boucle son bagage et part en compagnie d’un écrivain plutôt amer ; des mots sombres se glissent dans le dialogue : « trop fort, trop tard, rien, cage, arène sociale, piétinement, trahison ». La voiture emmène les deux voyageurs hors de l’enchevêtrement urbain et les conduit vers des endroits où ils pourront, chacun à leur manière, cultiver ce qui a été perdu. Kenji s’arrête dans la ville de ses parents, Kenneth White poursuit l’ascension vers le Nord et gagne le territoire des Aïnous, une minorité ethnique millénaire « noire comme des gitans », écrivait Anton Tchekhov dans l’Île. Un nouvel espace s’ouvre à son esprit : la brume et l’humidité ambiante effacent les contours ; tout est affaire de vent, de pluie et de vide ; la nature semble flotter dans les airs. Ici commence l’autre voyage, celui de la déconstruction, de la perte et de l’éveil. « Afin d’apprécier le vrai bonheur, nous devons voyager vers des pays très lointains, hors de nous-mêmes », affirmait l’essayiste et le médecin Thomas Browne il y a quatre siècles. Pour être heureux, il faut se placer seul devant le visage terrestre et accueillir sa beauté, ajoute Kenneth White ; alors les voix du monde se feront entendre. Magnifique hymne à la vie, Les Cygnes sauvages nous propose d’emprunter le chemin blanc des poètes, un chemin enraciné dans l’âme et le réel.

Aurélie Julia, La Revue des Deux Mondes.

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