Récits

Les vents de Vancouver

Traduction Marie-Claude White

Le Livre

2014

Récit
21 x 14,8 cm
176 pages
Livre broché
ISBN 9782360541201
Première édition : Laffont, 1978
Éditions Le mot et le reste, Marseille

Prenant pour point de départ le grand port du Pacifique Nord, Kenneth White  trace un itinéraire qui longe le littoral de la Colombie-Britannique avant d’atteindre la péninsule de l’Alaska. En route, dans le style vif et allègre qu’on lui connaît, il esquisse des portraits de coureurs de bois français, d’explorateurs russes, de chercheurs d’or américains, de naturalistes tels que l’Écossais John Muir, tous suivant des pistes d’ombres et de lumières sur fond de vie sauvage, celles des ours et des aigles, des loups et des phoques, et de vie autochtone, celle des Kwakiutls et des Tlingits. Le résultat est un texte pluridimensionnel, une haute navigation mentale, qui fait voisiner le contexte primordial et la condition moderne.

Présentation de l’éditeur

Extrait

En venant à Vancouver, j’avais en tête toutes sortes d’idées plus ou moins vagues, qui allaient trouver sur place leur configuration, mais, pour commencer, j’avais planifié un itinéraire : un voyage plein de mouvement et de vision, de Vancouver à Seward, via Ketchikan, Wrangell, Juneau, Skagway et Sitka. Avec une logique se déployant graduellement, de façon quiète et secrète, à partir d’une cause fugace ou d’une autre. Lignes marines et lignes mentales. Correspondances cosmographiques. Une initiation, une excitation. Avec toujours un œil critique sur les choses de ce monde. Tel était le projet. Ce que je n’avais pas encore, c’était un bateau.

Extrait du chapitre « L’élaboration d’un itinéraire »

Lire en ligne le dernier chapitre À bord du Snowbird.

Revue de presse

Lire un waybook de Kenneth White est une expérience singulière.

Ni littérature de voyage, ni récit d’exploits, encore moins tourisme cultivé, il s’agit d’« un autre ordre d’écrits, celui des voyageurs de l’esprit, des pèlerins du vide », un livre qui cherche à « découvrir des chemins de culture occultés par l’histoire, des pistes de pensée (un lieu, un moment, peut être l’occasion, non d’une vague réflexion, mais d’une percée de l’esprit), et des sentiers du sentir », où jaillissent les sensations les plus fraîches possibles.

« En venant à Vancouver, j’avais en tête toutes sortes d’idées plus ou moins vagues, qui allaient trouver sur place leur configuration, mais, pour commencer, j’avais planifié un itinéraire : un voyage plein de mouvement et de vision, de Vancouver à Seward, via Ketchikan, Wrangell, Juneau, Skagway et Sitka. Avec une logique se déployant graduellement, de façon quiète et secrète, à partir d’une cause fugace ou d’une autre. Lignes marines et lignes mentales. Correspondances cosmographiques. Une initiation, une exitiation. Avec toujours un œil critique sur les choses de ce monde.

Tel était le projet. »

Régis Poulet, « Départ pour l’Alaska dans un silence neuf », La Revue des ressources [extrait]


Kenneth White nous a déjà emmenés dans des contrées blanches et bleues, au Labrador, dans La route bleue (1983, prix Médicis étranger). Il fait d’ailleurs un petit clin d’œil à cette route à la fin de son périple : « Mais, bon, il est temps de reprendre la route, la route sceptique, la route surnihiliste, la route bleue avec ses moments bleus, ses lumières blanches et ses lignes noires et fermes ». Cette fois c’est à l’opposé, à l’ouest du continent américain, que le voyageur et écrivain nous transporte, du côté de Vancouver, le long du Pacifique Nord et des côtes ouest du Canada et de l’Alaska.

D’abord, les lieux. White sait décrire les lieux. Ici Vancouver, avec sa litanie poétique de noms de quartiers, avec une description de la ville bruyante, en effervescence. La ville, le musée, le port et sa faune hétéroclite, le cimetière. Pour White, musarder dans un musée c’est la possibilité de « trouver une image cohérente du monde » et la lecture des inscriptions des pierres tombales lui permet de « pénétrer dans le théâtre du monde ».

Ensuite, les grands espaces. Ce « grand dehors » cher à l’auteur, comme la piste du White Pass, le Klondike Highway, le pays des Indiens tagish. Les rencontres sont nombreuses avec les habitants, ou des hommes et des femmes de passage. Les dialogues, derrière les anecdotes, sont pleins d’enseignements sur la société et la vie de tous les jours.

Lionel Bedin, La cause littéraire [extrait]

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