POÉSIE
Terre de diamant
Traduction Marie-Claude White
Le Livre
1983 / 2003
Poèmes, édition bilingue
21 x 12 cm
270 pages
Livre broché
ISBN 9782246374114
Éditions Grasset, Paris
Éprouver la lumière et la densité du monde, telle fut, très tôt, la quête du poète écossais Kenneth White, sur les traces existentielles des présocratiques et des tao-bouddhistes de l’Orient. » Seuls ceux qui ont l’esprit diamantin et qui ont réalisé le non-moi peuvent reocnnaître la lumière « , lit-on dans un texte chinois. Plus précisément, Terre de Diamant est le nom d’un mandala, lieu à l’intérieur duquel le méditant essaie d’atteindre à la conscience lumineuse. Mais le mandala n’est pas un lieu spécialement situé. » Où que l’on parvienne à l’illumination, dit un texte indien, ce lieu est comme un diamant « . Terre de Diamant (1983) est donc un chemin de vie, un » chaos lumineux » qui fait le tour de la planète, suivant un itinéraire qui va d’Écosse en France, d’Europe en Afrique du Nord, d’Amérique du Nord en Orient, pour se terminer dans les Pyrénées. Tout le long de ce vade-mecum s’égrènent environ 120 petits poèmes limpides, miroitants, éternisant » des moments plus exacts que les autres » saisis par un oeil toujours neuf, qui répondent au programme du poète américain William Carlos Williams : » Tel doit être l’avenir : pénétrant et simple « .
Présentation de l’éditeur.
Extrait
AUTOMNE AU TEMPLE LUK WU
1.
Longue marche le long de la côte
maintenant dans la brume du soir
le portail rouge
2.
Pourquoi Bouddha est-il venu de l’ouest ?
— un bol de nouilles
et ce thé couleur d’ambre
3.
Un temple dans la montagne —
le balai qui passe
le balai qui passe
4.
Vent dans les pins
la cloche du toit qui tinte
à travers la moustiquaire : la lune
5.
Départ à l’aube
après un gruau de riz —
le cri du ramier
(Île de Lantao, mer de Chine du Sud)
Revue de presse
« Quel que soit le lieu où l’on parvient à l’Illumination, ce lieu est comme un diamant. »(Çurangama Sutra). Cette citation d’un texte indien relie ce recueil de poèmes et le livre de pérégrination Le visage du vent d’est, écrit à la même période. Poèmes, récits de voyages et essai sont trois formes que Kenneth White pratique concomitamment, si bien qu’il n’est pas étonnant que les recueils tels que Mahamudra (1980) et Terre de diamant (1983, 2e ed.) croisent les chemins du Visage du vent d’est ou de La Figure du dehors (1982). En cette fin des années soixante-dix et ce début des années quatre-vingts, une étape cruciale de la pensée de Kenneth White se rend accessible à des lecteurs d’ailleurs de plus en plus nombreux. Ils découvrent un auteur – terme qu’il préfère à celui d’écrivain – qui sait rester léger et dynamique quand d’autres sont lourds et atones.
Régis Poulet
Édition de 2003