Récits

La Maison des marées

Traduction Marie-Claude White

Le Livre

2005

Récit
22,5 x 14,5 cm
282 pages
Livre broché
ISBN 9782226167194
Éditions Albin Michel, Paris

Personne mieux que le grand écrivain d’origine écossaise Kenneth White ne sait voir, aimer, raconter lieux et paysages. Depuis toujours, il collectionne les terres, les océans, les pierres, les chemins, les vents et les brumes. Il aime marcher, se perdre, faire des rencontres. Voici quelques années, il s’est arrêté sur la côte nord de la Bretagne. À la fois espace ouvert et lieu concentré, propice à la rêverie, aux promenades, à la lecture. Segalen, Chateaubriand, Renan ne sont pas très loin. Faulkner ou Kerouac lui font parfois signe, entre la visite amicale d’un géographe, d’un pêcheur ou d’un routard… Dans ce livre, Kenneth White nous raconte ses voyages immobiles, ses randonnées à travers le paysage armoricain, ses rencontres avec les fantômes de moines celtes navigateurs, ses curiosités et ses songes, au fil d’une géographie poétique de la Bretagne, merveille d’élégance, de style et de liberté d’esprit. 

Présentation de l’éditeur.

Extrait

Ils bavardaient entre eux, quand un couple assis à une table voisine, des Suisses, leur posa une question, qui amena la conversation suivante :
     « Quelle langue parlez-vous ?
     – Notre langue maternelle, pardi.
     – C’est quoi votre langue maternelle ?
     – Le breton, madame.
     – Oh, c’est un dialecte français ?
     – Non, madame, pour dire vrai, le français à son mieux est, comme qui dirait, un dialecte breton… Le français, c’est la langue qu’on parle à Paris. Le breton, c’est celle qu’on parle au paradis. »
     Une fois la question linguistique revue et corrigée à leur totale satisfaction, ils commencèrent à parler du temps, qui était très beau ce jour-là. Les Suisses avaient toujours entendu dire que les Bretons vivaient en permanence courbés sous leur parapluie.
     « Pas exactement, madame, dit Thoraval, quelquefois on attrape même des coups de soleil. »
     Les Suisses étaient ravis de rencontrer des gens aussi agréables et aussi hâlés.
     « Tous les Bretons sont-ils comme vous ? demandèrent-ils.
     – J’ai bien peur que non, dit Thoraval, les autres sont encore mieux. »

Extrait du chapitre « Voisins » [extrait].

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