Essais
Le Gang du Kosmos
Poétique et politique en terre américaine
Le Livre
2015
Essai
22 x 14 cm
352 pages
Livre broché, cousu
ISBN 978-2-918-490-401
Éditions Wildproject, Marseille
Le Gang du Kosmos est une cavalcade sauvage en compagnie de quatre poètes américains : Allen Ginsberg, William Carlos Williams, Gary Snyder et Robinson Jeffers.
Dans le sillage du projet de Walt Whitman, Kenneth White nous offre un jet continu de poésie sur un ring surchauffé, une séance ivre de littérature à quatre voix, une soirée entre amis qui se prolonge dans la nuit jusqu’au matin.
Quatrième de couverture. [extrait]
Extrait
Soulignons que ce qui nous intéresse dans ce recours au désert, ce n’est pas un simple « retour à la nature ». Car il est tout à fait possible de faire un retour sentimental à la « nature» sans pour autant rien atteindre de ce que le plaisir de te offrir(pour ceux qui savent pénétrer). Au moins deux des citations ci-dessus se terminait par le mot« esprit » (mind), et est ce mot est effectivement une clé de façon purement spatiale et avoir l’esprit encore saturé par les affaires humaines. On peut vivre en pleine nature et observer c’est manifestations à travers le seul prisme de l’entendement humain.Au« désert », c’est un véritable travail de l’esprit qui doit être accompli.
Chapitre Le plus lointain rivage p. 289
Revue de presse
C’est dans le sillage de Walt Whitman, voix inaugurale et figure exemplaire, que s’ouvre cette magistrale étude de quatre poètes américains qui aux yeux de White expriment le plus profondément la problématique du contexte contemporain aux États-Unis et tentent des voies de sortie : Allen Ginsberg, William Carlos Williams, Gary Snyder et Robinson Jeffers.
Sous titré « Poétique et politique en terre américaine », l’essai de White — que les lecteurs ne s’y trompent pas — aborde les deux notions en grand : la poétique est bien davantage que la poésie, genre littéraire, il s’agit de la capacité de l’esprit à créer, à produire un monde ; quant à la politique, allons plutôt du côté de Nietzsche et de son analyse de l’antagonisme entre culture et État pour prendre la mesure de la hauteur de réflexion.
Il y sera question de la vision d’un monde plus qu’humain : une bifurcation attend tout de suite le lecteur. Plus qu’humain, est-ce divin ou est-ce cosmique ? White rappelle d’emblée qu’après avoir d’abord été une question de cosmographie, l’Amérique fut une affaire d’eschatologie, avant de devenir une expérience démocratique. L’intérêt de l’Amérique pour l’esprit moderne est d’avoir posé à la conscience la question suivante : qu’est-ce qu’un nouveau monde ? Ou plutôt, selon l’approche whitienne et géopoétique, qu’en est-il du monde lorsqu’on l’approche à nouveau ? Ce que Kenneth White met en œuvre dans Le Gang du Kosmos est une culturanalyse du dernier rejeton de l’Occident, à la recherche des voix qui ont su préserver la présence du monde, ou tout au moins, de ceux qui ont posé les bonnes questions.
De Tocqueville à Whitman, on évolue entre citoyenneté et conscience cosmique. White place cet essai sous l’égide de l’auteur de Leaves of Grass en raison de sa lucidité critique (il se peut que l’Amérique soit « l’échec le plus retentissant de tous les temps ») ; parce qu’il lui emprunte l’expression de « poètes du kosmos » — lesquels pratiqueraient une littérature impliquant poétique, politique et science — ; mais surtout parce que « Walt Whitman n’est pas simplement un individu (une personnalité), c’est un phénomène anthropologique, une figure conceptuelle » (p. 22).
Régis Poulet, « Au-delà des colonnes d’Hercule de la postmodernité (2e partie)« , La Revue des ressources.