POÉSIE
Un monde ouvert
Préface de Gilles Plazy
Le Livre
2007
Poèmes
17,5 x 11 cm
381 pages
Livre broché
ISBN 9782070341511
Éditions Gallimard, Paris
Difficile d’imaginer une ouverture au monde plus grande que celle qui se trouve dans ce parcours d’écriture tracé à travers tous les livres de poèmes de Kenneth White. En fait, chez cet poète au long cours, l’imagination s’efface devant l’investigation et l’expérience. Sa poétique explore un espace en dehors des lieux communs et des codes tout en s’affranchissant des illusions que l’humanité s’est inventées pour s’assurer un au-delà : la mythologie, la religion, la métaphysique, voire le sens de l’histoire.
Il s’agit avant tout, dans cette oeuvre sans concession, mais non sans humour, de maintenir, face au théâtre du monde, une distance et un silence où l’être peut encore accéder à une vraie présence, à une plénitude. Intellectuel nomade qui suit des circuits inédits, fondateur du mouvement géopoétique, Kenneth White s’affirme, par les perspectives multiples qu’il a mises au jour, comme l’un des créateurs les plus éclairants et les plus décisifs de l’époque.
Solitaire, en son « atelier atlantique » de la côte nord de la Bretagne, il est pourtant au coeur de tous les grands questionnements et sa poésie, qui prend souvent la forme d’un livre d’heures, se révèle un puissant viatique.
Présentation de l’éditeur.
Extrait
MARCHE MATINALE
C’était un froid un lent brouillard agglutiné
Autour du soleil, accroché
Au petit soleil blanc, la terre
Était seule et délaissée et un grand oiseau
Jetait son cri rauque de la héronnière
Tandis que le garçon s’en allait sous les hêtres
Voyant les débris bleuâtres des coquillages
Et les moites amas de feuilles pourrissantes.
Extrait de « En toute candeur », p. 21
LE DOMAINE DE GWENVED
« J’essaie à m’en rendre la domination pure » MONTAIGNE
1.
Lecture d’Érigène
dans le TGV atlantique :
vision périphyséonique.
2.
Terre bretonne :
tridactyle et sternes
manoeuvrant dans le vent.
3.
Entendu crier des mouettes
mais quand j’ai levé la tête
rien que la lune.
4.
Ces premières neiges
donnent envie de ne lire
que des paroles pleines de silence.
5.
Dans les brumes blanches
au-dessus de Landrellec
le chant du coucou.
6.
Ah ces journées de printemps
sur les côtes de l’Est
sur les côtes de l’Ouest.
7.
Une nuit de juin
au bord du marais
le cri du courlis.
8.
Autour de cet atelier
écoute-le qui rôde
le vent de la terre.
Extrait de Le passage extérieur, pp. 348-9.
Revue de Presse
L’auteur chante le monde, la nature, les éléments et surtout les bords de mer, qu’ils soient écossais, bretons, canadiens… Il encense tous les lieux dans lequel la quintessence du monde prend vie. L’auteur cherche à se fondre dans les éléments pour ne plus faire qu’un avec le monde. Accéder à une compréhension intuitive.
Hélène, [extrait] Blog Lecturissime